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vendredi 30 avril 2010

Histoire du raï Algérien

Histoire du raï Algérien

Le raï est un mouvement musical apparu au début du XXe siècle autour d’Oran.
L’origine du mot raï, qui signifie «opinion», «avis» ou «point de vue», viendrait de l’époque où le cheikh (maître), poète de la tradition melhoun, prodiguait sagesse et conseils sous forme de poésies chantées en dialecte local. Cependant, dans le contexte de la complainte populaire, le chanteur qui se plaint de ses propres malheurs sans vouloir accuser personne s'accuse lui même. Et plus exactement, il s'adresse à sa propre faculté de discernement, à son raï qui, cédant aux sentiments, l'a conduit à prendre les mauvaises décisions. Le chant commence ainsi : Ya Raï (ô mon discernement).
A comparer avec d'autres registres tel que le "Mawal" où le chanteur s'adresse à son maître et seigneur; ou encore les "Layali" où il s'adresse à la nuit, et "Ya 'Ayn", ... le plus cher de ses organes.

Débuts

Depuis les années 1920, les maîtres et maîtresses du raï traditionnel oranais tels Cheikh Khaldi, Cheikh Hamada ou Cheikha Remitti, représentent la culture bédouine traditionnelle. Leur répertoire est double. Le registre officiel célèbre la religion, l'amour et les valeurs morales lors des fêtes des saints des tribus, les mariages ou les circoncisions. Le registre irrévérencieux (une échappatoire aux rigueurs de la morale islamique) est interdit et chanté essentiellement dans les souks et les tavernes. Danseuses et musiciens ambulants y parlent de l'alcool et des plaisirs de la chair. Ces deux formes sont à l’origine du raï moderne.
Dans les années 1930, on chante le wahrani, adaptation du melhoun accompagnée à l’oud, à l’accordéon, au banjo ou au piano. Cette musique se mélange aux autres influences musicales arabes, mais aussi espagnoles, françaises et latino-américaines. C’est ainsi que, vers les années 1950, avec Cheikha Remitti (Charak gataâ), cette musique qui, à l’origine, ne rassemble que quelques chanteurs, finit par s’étendre, après l’indépendance, à l’ensemble de l’Algérie. Les instruments traditionnels du Raï (nay, derbouka et bendir) s’accommodent de la guitare électrique et sa pédale wah wah comme chez Mohammed Zargui ou de la trompette et du saxophone comme chez Bellemou Messaoud.
Dans les années 1960 apparaissent deux orchestres qui font bouger la ville d'Oran: l'orchestre LES ADAM'S , et l'orchestre LES STUDENT'S.

Popularisation

À la fin des années 1970, les synthétiseurs et les boîtes à rythmes font leur apparition, le Raï s’imprègne des styles rock, pop, funk, reggae et disco avec notamment Mohammed Maghni, mais aussi Rachid Baba Ahmed et Fethi Baba Ahmed qui développent la production raï.
C'est seulement au début des années 1980 que le raï va véritablement être catapulté au rang de musique nationale avec l'arrivée de nouveaux chanteurs, les Chebs («jeune», féminin cheba) : Cheb Hasni, Cheba Fadila (You Are Mine, 1988), Cheb Khaled (Kutche, 1989), Cheb Mami (Let Me Rai, 1990), Cheb Sahraoui, Cheba Zahouania, Cheb Kader (From Oran to Paris), Abdel Ali Slimani, Ahmed Saber, Bouchnak Brothers, etc. Il existe également des groupes comme Raïna Raï (Hagda, Zina), très populaire en Algérie, qui colore ses morceaux avec d'autres genres musicaux. Il existe également plusieurs artistes féminines de Raï (qui viennent souvent de Meddahates) telles que Chaba Zahouania ou Fadela.
Cette nouvelle musique mélange instruments traditionnels, synthétiseurs, batterie électronique et basse, remettant au goût du jour de vieilles mélodies. Le premier festival Raï a lieu à Oran en 1985. Face à l’engouement des jeunes Algériens, le gouvernement reconnaît officiellement le Raï comme forme musicale nationale, une reconnaissance jugée intolérable par certains groupes islamistes qui vont jusqu’à assassiner certains artistes de Raï dont Cheb Hasni.

Internationalisation

Arrivé en France à la fin des années 1980, le raï y atteint une forte popularité dans les années 1990. Les artistes les plus connus en France sont Cheb Khaled (Didi un tube qui fit le tour du monde), Rachid Taha (reprise de Ya Rayah, musique Chaâbi de Dahmane El Harrachi) et Faudel (Tellement n'brick). Cheb Mami est célèbre à l'échelle internationale avec une chanson en duo avec Sting.
Face à ce succès, des compositeurs de styles différents se joignent au mouvement (Jean-Jacques Goldman compose Aïcha pour Khaled) et beaucoup de chansons sont interprétées en français. Le Raï en profite pour se mélanger à d’autres formes de musique comme le rap, le reggae, le rock, ou la musique techno. Et plus récemment (été 2004) l'émergence d'une nouvelle vague musicale qui conjugue raï et rhythm and blues, grâce à la compilation Raï'n'B Fever qui a réunit des grands noms des deux genres musicaux.
Depuis 2001, en France, le CSA a reconnu le raï comme un genre musical à part entière en lui attribuant deux fréquences en région parisienne pour la radio FM Only raï fondée et lancée par Ahmed Ben Abla. Elle est joignable sur les fréquences 94.6 Mhz et 91.50 Mhz et diffuse ses programmes 24h/24.

Interprètes de raï

  • CHEB abbas
  • Cheb Khaled
  • Cheb Mami
  • Cheb Hasni
  • Cheikh Hamada
  • Cheikh Khaldi
  • Cheikha Remitti
  • Faudel
  • Rachid Taha
  • Raïna Raï
  • Bellemou Messaoud
  • Chebba Zahouania
  • Cheb Nasro
  • Cheb Hassen
  • Cheb Abdou
  • Mohamed Lamine
  • Chebba Kheira
  • Reda Taliani
  • Samira Said
  • Natacha Atlas
  • Sahraoui
  • Sawt el-Atlas
  • Fadel
  • Abdul Kader
  • Cheb Bilal
  • Cheikh Abdou
  • Abdelhafid Douzi
  • Hamid BOUCHNAK Les frères BOUCHNAK

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